Robotique agricole La taille compte vraiment !
Les participants à la Fira, le Forum de la robotique agricole, ont débattu sur les performances des robots en fonction de leur taille. Les petites unités ne se justifient que si elles remplacent une main-d’œuvre peu qualifiée.
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La taille est-elle réellement importante ? Il semble que oui lorsqu’il s’agit de celle des robots agricoles. Lors de la première journée du Forum international de la robotique agricole (Fira), qui se tient à Toulouse ces 10 et 11 décembre 2019, les experts présents sont tombés d’accord sur un point : les minirobots et les solutions autonomes issues des tracteurs classiques n’ont pas le même avenir dans nos champs.
Économiser les charges de main-d’œuvre
Pour Rohan Rainbow, spécialiste de la robotique chez le constructeur australien Agtechcentric, « les petites unités robotisées n’ont d’avenir que sur les exploitations où elles remplaceront de la main-d’œuvre nombreuse et peu qualifiée ». Peter Pickel, directeur des relations extérieures chez John Deere, partage cette vision. « Il n’y a pas de gain de productivité avec les petits robots mais il est possible de réaliser des économies sur les charges s’ils remplacent des salariés. »
Une perspective qui intéresse fortement José Miguel Arizabalo Barra, l’un des dirigeants de l’exploitation chilienne Hortifrut, qui emploie notamment 25 000 saisonniers sur l’un de ses sites péruviens pour récolter les fraises et les fruits rouges. Mais il devra encore patienter car le cueilleur autonome est encore loin d’être opérationnel et surtout aussi rentable qu’un salarié péruvien.
Gros robots pour grosses structures
Rohan Rainbow développe des solutions pour les agriculteurs australiens. « Nous avons la chance d’être sur le marché le plus « robot-compatible » du monde, s’enthousiasme l’ingénieur. La réglementation est quasi inexistante, notamment en raison du très grand isolement de nos exploitations agricoles. »
Selon lui, les exploitants australiens ne croient pas aux essaims de petits robots. « Les grosses structures ont besoin de gros robots. Nous ne remplacerons pas un tracteur de 400 ch par dix petites unités électriques. Sur notre marché, la priorité est de rendre totalement autonomes les tracteurs qui sont déjà présents sur les exploitations. »
En effet, l’ingénieur australien se plaît à le rappeler : « Il devient quasi impossible de trouver des chauffeurs chez nous car nous sommes tellement isolés qu’il n’y a ni radio, ni internet, ni téléphone pour s’occuper en cabine et les journées sont interminables. »
Corinne Le GallPour accéder à l'ensembles nos offres :